Carnet de création #3 - Un Air d'Apogée
Après avoir retracé ses origines avec Sketch, et ressuscité sa poésie avec Pourpre d’Automne, il était naturel de faire écho à la gloire et à la prospérité de la maison Violet. Quel autre univers que celui d'Apogée pour leur rendre hommage ?
Les années trente étaient une période pleine de contrastes pour la France. Alors persuadé de ne pas être touché, la crise boursière mondiale ne tarda pas à rattraper l’hexagone. Malgré la fin de la guerre, les tensions grandissaient de plus en plus en Europe. Au cœur de ce marasme, le développement des années folles propulsa Violet à son Zénith. Elle fut rapidement élevée au rang des plus grandes industries de la cosmétique et fut dans les premières à comprendre qu'elle vivait dans une société en quête de liberté. La femme émancipée, libre, garçonne changeait les codes et la maison suivait. C’est durant cette période mouvementée et pleine d'antinomie, que la marque sortit le parfum Apogée.
Il pouvait être retrouvé, à l’époque, dans un flacon en forme d’encrier, un moyen de montrer que la maison écrivait sa propre histoire. Les affiches publicitaires et archives retrouvées, illustraient un paon et ses plumes aux couleurs flamboyantes. Un clin d'oeil non dissimulé à la fierté que l'on associe à l'animal. Cela faisait aussi écho, de façon plus induite, à la mode de l'époque et aux plumes qui ornaient la chevelure des dames, ses sources d'inspirations. Le temps faisant office et grâce à l'intervention de ses acteurs, Apogée devint Un Air d’Apogée.
Le parfum d’origine était, à l’image de son temps, un combat entre ombre et lumière. Les facettes solaires et sensuelles des fleurs blanches telles que l’ylang et le jasmin contrastaient avec les facettes sombres animales et cuirés de la composition.
Nous avons alors décidé de mettre l’accent sur cette atmosphère cuiré, mais elle aussi revisitée et en adéquation avec sont temps. Le parfumeur Nathalie Lorson nous a présentés une matière première surprenante issue d’un headspace* de cuir. Nous avons donc travaillé sur un cuir plus fin, moins brut et moins animal qui, une fois associé à l’iris, se transforma en note de daim, doux et sensuel.
Nous avons également ajouté un mimosa rayonnant qui apporta ce contraste et cette dimension de caresse lumineuse. Le tout se lia parfaitement avec les notes de miel, de foin et de tabac. Une composition qui nous ramène directement dans les années trente et ses cabarets enchantés.
Un parfum à l’apogée de son temps.
* Procédé permettant de capturer une odeur, une atmosphère, à l'aide de capteurs afin de la reproduire et la traduire avec des matières premières olfactives.