Le Palo Santo
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Le Palo Santo,
un bois sacrément parfumé.
Vous avez peut-être déjà croisé son nom au détour d’une conversation sur le yoga, sur les façons ésotériques de purifier une maison ou encore sur la prévention des douleurs articulaires. Pour VIOLET, le Palo Santo, c’est avant tout une odeur fabuleusement riche digne d’un article complet.
De prime abord, les recherches sur le Palo Santo semblent aisées et fructueuses : signifiant littéralement « Bois sacré » ou « bâton sacré » en espagnol, on le retrouve en Amérique du Sud. Là où le bât blesse, c’est lorsque l’on tente de trouver son origine botanique. En effet, deux variétés d’arbres en revendiquent la paternité : le Bulnesia sarmientoi et le Bursera Graveolens.
Comment est-ce possible ? Ce petit bâton odorant peut-il posséder deux parents distincts ?
Comment est-ce possible ? Ce petit bâton odorant peut-il posséder deux parents distincts ?
De plus, ces deux variétés sont différentes l’une de l’autre. Ces arbres ne grandissent pas dans les mêmes régions et ne partagent ni le même aspect ni la même odeur. Et pourtant, elles se sont toutes deux vues affubler le surnom de « Palo Santo ». Un hasard qui alimente une certaine confusion.
Le Bulnesia Sarmientoi, l’un des deux Palo Santo, pousse en Argentine, en Bolivie et au Paraguay. Il se repère à son bois sombre, tortueux et très dense. Son emploi en parfumerie se cantonne à l’extraction du gaïacol, une substance aromatique présente en quantité importante dans le bois de gaïac. Loin d’être inintéressant, il n’est tout simplement pas la star de cet article.
Celui qui nous concerne est le Palo Santo qui provient du Bursera Graveolens. Il pousse dans divers pays d’Amérique du Sud tel que le Pérou, le Venezuela, le Costa Rica, El Salvador, le Guatemala, le Honduras, la Colombie et l’Équateur. C’est un arbre en cépée, c’est-à-dire qu’il possède de multiples troncs qui démarrent de la souche. Son écorce est blanche, mouchetée de taches brunes. C’est lui la star. Le père du Palo Santo dont on raffole tant.
Le processus pour récupérer son l’huile essentielle diffère quelque peu des schémas habituels. Étant une espèce protégée dans, à peu près, tous les pays où il pousse, il est formellement interdit de couper un arbre vivant. Seule la collecte au sol du Palo Santo est autorisée. Bien sûr, il existe, comme partout, des abus et des infractions. C’est pour cela qu’il est d’autant plus important de veiller aux labels lorsque vous vous procurer un bâtonnet odorant.
Qui plus est, si l’on tente d’extraire l’huile essentielle de Palo Santo d’un arbre vivant, en plus d’obtenir une huile essentielle de piètre qualité, elle serait potentiellement dangereuse. Ce qui fait son odeur agréable et si caractéristique c’est le raffinement, au fil du temps, du bois tombé et séchant pendant des années, sous le soleil de l’hémisphère sud.
Mais que sent le Palo Santo ?
Provenant de la même famille que la myrrhe et l’encens, on peut déjà repérer, au fond de son odeur, quelques similitudes entre eux. Surtout lorsque l’on sent le Palo Santo par fumigation. Pour aller plus loin dans la description olfactive, nous dirions qu’il possède une odeur cedrée, foin, herbacée, lactée aux facettes de noix de coco, ronde, épicée, résineuse, légèrement florale, citronnée et suave.
En parfumerie sélective, son utilisation reste marginale, mais tend à se démocratiser surtout maintenant que la niche a pris le train de l’engouement. Nous ne sommes qu’aux prémices des parfums à base de Palo Santo. Son côté boisé, encens, fruité, foin, noix de coco apporte une touche exotique inédite aux créations et parfois, disons-le, une dimension presque mystique au parfum.
Le Palo Santo est un bois très en vogue en ce moment. Son utilisation dans le monde du yoga et du bien-être font de lui une matière très prisée. Les tensions sur son approvisionnement sont donc de plus en plus récurrentes et le spectre de la surexploitation plane déjà au-dessus de lui. Son emploi devient alors légèrement problématique. Une solution, en parfumerie du moins, serait d’utiliser une alternative au Palo Santo afin de laisser la nature respirer.
C’est ce que, chez Violet, nous avons décidé de faire car cette matière première est l’élément phare de notre prochaine création et il est hors de question de participer au problème. Nous avons donc décidé d’utiliser une reconstitution de Palo Santo, à base de matières premières naturelles comme le santal ou le cèdre et des molécules de synthèse. Il est plus vrai que nature !
Quoi qu’il en soit, la dimension sacrée du Palo Santo et ses volutes permettant aux peuples d’Amériques du Sud de converser avec les divinités rappellent l’emploi premier des parfums. Son arrivée en parfumerie ne semble alors pas une nouveauté, mais un joli retour aux sources.