L’automysophobie
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Les troubles olfactifs sont des sujets que l’on traite souvent chez VIOLET. Afin d’en apprendre plus, je vous invite à lire l’article sur l’anosmie : ici, ou, si vous êtes plus visuel, Anthony a réalisé des supers vidéos : ici pour le français et ici pour l’anglais. Bonne lecture ou bon visionnage.
Nous sommes un vendredi après-midi ensoleillé et vous êtes au volant d’une voiture en direction d’un reposant week-end à la mer. Conscience écologique et réductions de coût de trajet obligent, il y a dans l’habitacle un illustre inconnu rencontré sur une application de covoiturage. Situation un peu stressante par nature, c’est alors que, malheur, à peine quelques kilomètres parcourus, vous vous trompez de route. Rien de bien méchant, le covoitureur ne semble même pas s’en être rendu compte. Mais voilà, c’était assez pour vous filer un sacré coup de chaud. Une demi-heure plus tard, vous avez la désagréable sensation qu’il règne dans l’espace clos une odeur de sueur. Est-ce vous ? Votre déodorant aurait-il déposé les armes ? Se serait-il rendu ce pétochard ? Est-ce dans votre tête ? Est-ce une fantosmie* passagère ? Et si l’inconnu vous sentait ? Que penserait-il ? La situation devient lentement insupportable et d’un sympathique week-end à la mer vous vous dirigez maintenant vers un enfer de jugement olfactif !
Cet exemple (véridique) m’a poussé à en apprendre plus sur la peur de sentir mauvais. C’est alors que j’ai découvert l’automysophobie.
Cet exemple (véridique) m’a poussé à en apprendre plus sur la peur de sentir mauvais. C’est alors que j’ai découvert l’automysophobie.
C’est, brièvement, la peur maladive d’être sale, de sentir mauvais. Et comme toutes les phobies, l’automysophobie peut avoir des conséquences néfastes et dévastatrices sur la sphère sociale des personnes qui en sont atteintes.
Déjà, les automysophobes ont des attitudes excessives comme se laver plusieurs fois par jour ou éviter les endroits clos en présence d’autres personnes (évitant ainsi qu’elles puissent sentir leur odeur). Ils éprouvent aussi une grande difficulté à sortir de chez eux de peur de sentir mauvais et guettent et se méfient des autres par peur du jugement. Enfin, dans certains cas, ils ont une consommation massive de parfum.
Comme toutes les phobies, l’automysophobie est la résultante de plusieurs facteurs tels que des traumatismes, l’hérédité, la génétique, la chimie du cerveau ou encore le développement durant l’enfance. Il y existe pléthore de raisons intiment liées et croire que c’est à la suite d’un événement serait réducteur et contreproductif.
Comment soigne l’automysophobie ?
La chose la plus importante à faire est de consulter un spécialiste de la santé mentale afin de travailler, lors de séances, sur cette phobie. Car comme toutes les phobies, il ne faut absolument pas prendre cela à la légère. Elles peuvent devenir si envahissantes que le quotidien se transformera peu à peu en véritable enfer.
En conclusion, selon les situations, ils nous arrivent à toutes et tous de douter des odeurs que l’ont dégage. N’oublions pas que l’odorat est le sens le plus primitif et nous renvoie indéniablement à notre nature. L’odeur est de l’ordre de l’intime et il est tout à fait naturel de s’en inquiéter. Cela arrive à tout le monde de ne pas maîtriser ses effluves. Le plus important est de désamorcer la situation. Il n’y a rien de grave. Après avoir parlé de mon problème de sudation, mon covoitureur et moi avons bien ri. Par contre, pas sûr qu’il me rappelle pour un trajet.
*fantosmie : Forme d’hallucination olfactive. Perception d’une odeur sans présence physique causant celle-ci. L’odeur peut être agréable ou désagréable.