Pourquoi ne sentons-nous plus notre parfum ?
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« Cela fait vingt ans que j’ai le même parfum, mais je suis drôlement malheureuse. Depuis quelque temps je n’arrive plus du tout à le sentir quand je le porte. »
Ceci est un aveu que nous entendons environ trois fois par semaine. Si vous saviez le nombre de personnes qui rencontrent ce problème. Alors, pourquoi diantre ne reconnaissons-nous plus, au bout d’un moment, les parfums que l’on porte et, bien sûr, comment remédier à cela ?
Dans ce billet, nous laisserons de côté l’aspect concentration (traité ici) qui intervient dans la perception que l’on a d’un parfum. Car même si une fragrance ténue s’effacera plus rapidement et qu’une odeur puissante aura de plus grandes chances de perdurer, toutes deux peuvent très bien trouver une destinée similaire et disparaître petit à petit au nez de celui qui le porte.
Alors qui est coupable ? Je vous le donne en mille : l’habitude. Le nez est un organe spectaculaire dont, pendant longtemps, notre survie a dépendu. Ce sens d’alerte permettait principalement de sentir le danger. Il fallait donc occulter rapidement les odeurs familières pour se focaliser sur ce qui pouvait nous faire passer un sale quart d’heure. Un départ de feu de forêt, le fumet caractéristique d’un animal à fourrure de type ours ou encore l’odeur fiévreuse d’un champignon toxique, autant d’alertes que le nez devait être capable de percevoir en toute circonstance. Alors, afin d’éviter toute pollution personnelle, le cerveau prit le pli, au fil du temps, d’occulter les odeurs familières et continuelles. Cela s’appelle l’adaptation olfactive : si une odeur est notoirement inoffensive, nul besoin d’envoyer des signaux de perception au cerveau et ainsi laisser le champ libre à l’interprétation d’une odeur inconnue. Attention tout de même à différencier l’adaptation olfactive de la saturation olfactive. Cette dernière entre en jeu lorsqu’à force de s’asperger d’une fragrance ou de sentir une odeur très forte, les récepteurs se « mettent en grève ».
Mais alors ? Comment remédier à des millions d’années d’évolution ? La solution qui s’offre à vous est d’empêcher votre cerveau de s’habituer à la fragrance. Vous pouvez dès lors alterner entre les parfums, asperger un mouchoir que vous garderez hors de portée du nez et que vous viendrez humer de temps en temps ou encore faire une pause. Attention, si vous ne sentez plus votre odeur cela ne veut pas dire que les autres non plus !
Et puis, dites-vous que les parfums c’est un peu comme les relations ; si on ne peut plus se sentir c’est qu’il est temps de faire une pause.